Oléiculture
Convivialité et pédagogie  pour garantir la qualité

Le syndicat de l’olive de Nyons et des Baronnies a organisé la cinquième édition de la soirée de dégustation du millésime 2021-2022 des produits en AOP Nyons.

Convivialité et pédagogie  pour garantir la qualité
Le président du syndicat de l’olive de Nyons et des Baronnies, Patrick Floret, présentant la soirée dégustation. © JMP

Dans le cadre de ses missions de conseil, le syndicat de l’olive de Nyons et des Baronnies, qui rassemble quelques 700 adhérents, a proposé récemment à Piégon une soirée de dégustation du millésime. « Les occasions de rencontres entre producteurs et acteurs de la filière sont rares. Une telle soirée présente un triple intérêt, a déclaré Patrick Floret, président du syndicat, créer du lien entre les adhérents, dispenser une formation à la dégustation et mieux appréhender les attentes des commissions d’agrément. »

Concentration des sens pour appréhender arômes et fruités. © JMP

16 lots d’huile et 14 d’olives à déguster 

Les invités à cette soirée, une quarantaine de personnes, des producteurs, des mouliniers, des confiseurs, des metteurs en marché, des restaurateurs et des membres de la coopérative se sont répartis autour de huit tables de six dégustateurs. Ils devaient juger huit échantillons sur les critères visuels, olfactifs et gustatifs avec le vocabulaire approprié pour qualifier sensations et ressentis à  l’aide des fiches mises à leur disposition. On a ainsi parlé de fruité amer, vert, noir, de piquant et d’ardence. La typicité de l’huile AOP Nyons-Baronnies se définie par son goût subtil de pomme verte, de fruits secs, son goût beurré faiblement amer et peu d’ardence. Les olives noires doivent être faiblement ridées avec une chair charnue et parfumée.  

Ambiance de concours

Coupes officielles de dégustation colorées bleus, verres de montre translucides, petites cuillères, gestuelle et concentration rituelle, fiches sensorielles pour recueillir les annotations, la soirée s’est déroulée dans une ambiance gourmande et studieuse qui a permis de porter un commentaire sur les lots présentés. Celui-ci est destiné à être transmis de façon confidentielle aux producteurs ou metteurs en marché. Cette démarche pédagogique et constructive visait avant tout la qualité. Aucune médaille ni prix à la clé, la finalité était autre.
J.-M. P.

 

Bilan de la récolte 2022

Le président Patrick Floret a dressé un bilan de la dernière récolte. « Elle a été faible avec ses 200 tonnes d’huile au lieu des 400 de l’an passé et ses 200 tonnes d’olives noires  contre les 600 tonnes récoltées l’année précédente. Une fois de plus l’alternance s’est rappelée à nous. La faute à une météo défavorable avec un manque d’eau pendant la floraison puis un automne doux et pluvieux. Néanmoins des distinctions ont été obtenues au concours général de Paris avec des médailles d’or pour les Vergers des Brunots à Beauvoisin et la cave coopérative du Nyonsais. Lors du  concours des huiles AOP Nyons, organisé par France Olive, des médailles d’or ont été remises au Domaine St Vincent de Vinsobres, au Moulin de Haute Provence à Buis et au Moulin Jouve à Venterol. » 

Sécheresse : la crainte d’une nouvelle « année noire » en Espagne

Production en berne et risque de pénurie : en Espagne, premier producteur mondial d’huile d’olive, la sécheresse et les températures anormalement élevées font craindre une « catastrophe » pour le secteur, déjà ébranlé par une année 2022 très difficile. En raison du manque d’eau et des températures extrêmes, la production espagnole d’huile d’olive avait plafonné à 660 000 tonnes contre 1,48 million de tonnes en 2021-2022, soit une chute de 55% selon le ministère de l’Agriculture. Et le scénario est bien parti pour se répéter cette année. « Au vu des prévisions météo, c’est quasi une évidence: on part sur une nouvelle année noire », se désole Rafael Sanchez de Puerta, directeur général de Dcoop, première coopérative oléicole d’Espagne. De quoi mettre en péril de nombreuses exploitations. Pour les consommateurs, les perspectives s’annoncent également sombres. Ces derniers mois, le prix de l’huile a, de fait, déjà bondi. « Mi-avril, l’huile d’olive se vendait à 5 800 euros la tonne, alors qu’elle était à 5 300 euros en janvier 2023 » et « 3 500 euros en janvier 2022 », observe Fanny de Gasquet, de la société de courtage Baillon Intercor. Dans ce contexte, le gouvernement espagnol a abaissé fin 2022 de 10 % à 5 % la TVA sur l’huile d’olive, dans le cadre d’un plan anti-inflation. Pour soutenir les agriculteurs affectés par la sécheresse, il a par ailleurs réduit de 25 % l’impôt sur le revenu pour le secteur.