VITICULTURE

Le groupe ICV consolide son implantation en vallée du Rhône

C’est un outil flambant neuf et équipé pour répondre aux besoins les plus pointus des vignerons et caves coopératives que le groupe ICV a inauguré à Tain-l’Hermitage le 23 novembre. Ce centre ICV Rhône Nord marque une nouvelle étape dans le développement du groupe. « En 2019, nous avons repris le laboratoire indépendant Hermitage œnologie [fondé en 1994 par Véronique Perrin-Rolin et géré depuis 2013 par Valérie Badet, lire ci-dessous] », rappelle Denis Verdier, président du groupe ICV et de la cave coopérative de Générac dans le Gard. À l’étroit dans les locaux d’Hermitage œnologie, le groupe ICV a investi dans la construction d’un nouveau bâtiment de 300 m², chemin des Dionnières. Le déménagement a eu lieu en juillet 2022 afin que le laboratoire soit opérationnel pour les vendanges.

Près de 200 clients pour ICV Rhône Nord

Le centre de Tain-l’Hermitage compte déjà 189 clients. Il rayonne « en vallée de la Drôme jusqu’au Diois et du Brézème [coteaux de Livron-sur-Drôme, ndlr] jusqu’à Ampuis, avec un gros pool Crozes-Hermitage, Saint-Joseph », détaille Laurence Hugou, directrice du secteur vallée du Rhône. En pratique, le groupe ICV propose du conseil viticole (sélections parcellaires, suivi technique du vignoble, viticulture de précision…), du conseil œnologique, du conseil au conditionnement, du conseil en stratégie, qualité et développement durable.

« Avec ce centre, nous investissons dans un endroit prestigieux, déclare le président Denis Verdier. Mais il ne s’agit pas de grandir pour grandir. Nous investissons avant tout dans la matière grise. Nous nous donnons la possibilité de regrouper ici ingénieurs, laborantins pour disposer d’une vraie capacité de service. » Historiquement implanté sur le pourtour méditerranéen, le groupe ICV ne cache pas sa volonté de conquérir de nouveaux vignobles. « Nous sommes présents ici avec quelques ambitions plus au nord mais aussi sur l’Aquitaine », annonce Denis Verdier. Le Beaujolais et le Bordelais sont clairement identifiés comme des secteurs où le groupe souhaite se développer.

Dirigé par et pour des vignerons

Pour mémoire, l’institut coopératif du vin (ICV) est né en 1946, lorsque des caves coopératives du sud de la France ont décidé de développer un outil œnologique mutualisé. En 2000, l’ICV crée « Vignobles et Vins Services » pour répondre aux besoins des vignerons indépendants. Le groupe ICV réalise aujourd’hui 19 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 5 % investis chaque année en recherche et développement. Il dispose de dix centres, essentiellement dans l’Aude, l’Hérault, le Gard, le Var, le Vaucluse, l’Ardèche (Ruoms) et désormais la Drôme. Ses services s’adressent à 250 caves coopératives et 1 500 domaines et châteaux. « Nous sommes dirigés par et pour des vignerons, insiste Olivier Merrien, directeur général. Notre mission est de les aider à créer de la valeur, leur apporter des solutions techniques ». Des solutions qui doivent être adaptées dans un contexte de changement climatique. « Nous devons désormais prendre en compte la question du stress hydrique. Les équilibres des vins changent. Nos prescriptions doivent s’adapter. Dans notre cave expérimentale de Montpellier, nous testons de nouvelles techniques de vinification, notamment autour des biotechnologies pour répondre à la question de la baisse d’acidité dans les vins  », illustre Laurence Hugou. Sans oublier l’accompagnement au vignoble. « La vigne est en train de vivre une révolution dans son acte de production et nous devons accompagner ce tournant en conservant le lien avec le marché et la demande des consommateurs », conclut Denis Verdier.

Sophie Sabot