Assemblée générale
Petit épeautre : un potentiel  de production qui s’étoffe

Depuis plusieurs années les producteurs de petit épeautre de Haute-Provence s’organisent pour répondre à une demande soutenue. Mais les conditions climatiques exceptionnelles ont fortement impacté la récolte 2022.

Petit épeautre : un potentiel  de production qui s’étoffe
© ArchivesAD

Mi-mai, le syndicat du petit épeautre de Haute-Provence, présidé par Sandrine Faucou, a tenu son assemblée générale au château du Barroux dans le Vaucluse. En constante évolution depuis plus de vingt ans ce syndicat inter-départemental compte aujourd’hui 79 adhérents installés sur quatre départements : la Drôme, les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse.

Rendements en baisse

La récolte 2022 a concerné 568 hectares de petit épeautre de Haute-Provence sous indication géographique protégée (IGP) mais la production accuse une baisse notable de près de 33 % par rapport à l’année précédente. Le volume récolté est estimé à 738 tonnes brutes soit environ 399 tonnes de grains, contre 1 092 tonnes brutes et 590 tonnes de grains en  2021.
Les analyses conduites sur les échantillons prélevés après la récolte ont montré que de nombreuses parcelles ont souffert d’échaudage suite à la sécheresse du printemps et de l’été. Les taux d’humidité mesurés sont de 10,9 % en moyenne et les taux de protéines moyens de 15,2 % avec un PS de 80. La récolte 2022 se caractérise par un rendement en nette baisse estimé à 13 quintaux à l’hectare, contre 21 en 2021, avec un taux de protéine élevé dans l’ensemble, ce qui traduit l’influence des conditions climatiques sèches en fin de cycle du petit épeautre. 

Développer la production 

L’aire géographique de l’IGP compte désormais quatre nouveaux producteurs de petit épeautre, ceci grâce aux rencontres techniques organisées par les chambres d’agriculture des départements concernés et par Agribio 04. Au cours de l’année 2022, six porteurs de projet ont bénéficié du soutien du syndicat en vue d’une aide à l’investissement dans du matériel. Une demande de modifications du cahier des charges de l’IGP est également envisagée pour améliorer les conditions de travail des opérateurs et faciliter l’adaptation des exploitations à l’évolution du climat. 
Côté promotion, le syndicat a poursuivi sa communication auprès du grand public à travers son site internet et sa page facebook. À noter, le syndicat a également participé au Salon international de l’agriculture, à l’itinéraire gourmand organisé par le parc naturel régional des Baronnies Provençales, au festival Valence en Gastronomie et à plusieurs évènements « plantes », « nature » ou « patrimoine » à Montbrun-les-Bains, Malaucène et Buis-les-Baronnies. 

Les présidents successifs du syndicat du petit épeautre de Haute-Provence réunis pour une photo : René Liardet, Sandrine Faucou, Patrice Maronnier, Fabien Begnis et Etienne Mabille.

Des projets pour 2023

Le syndicat projette pour cette année de s’investir sur plusieurs axes : le développement de la production de petit épeautre de Haute-Provence par l’accompagnement dans des projets d’investissement, la modification du cahier des charges et la recherche de nouveaux producteurs, l’amélioration de la connaissance du comportement du petit épeautre avec des essais de fertilisation, la réalisation d’une étude pour identifier et reformuler les arguments sur la valeur du produit et enfin la refonte complète du site internet. 
À noter, dans le prolongement du syndicat, l’association des producteurs de petit épeautre assure la promotion du produit et joue un rôle structurant dans la filière en assurant l’interface entre les producteurs et les nouveaux clients. L’association a également  accompagné les producteurs de petit épeautre qui ont fait le choix de la vente en circuits courts en réalisant des achats groupés d’emballages et d’étiquettes.

J-.M P.